2022, ça y est, j’ai passé le cap des 3 ans révolus !
Enfin, mon entreprise fête ses 3 ans (moi, ça fait bien longtemps qu’ils sont révolus !).
Si un jour, on m’avait dit que je me lancerais à mon compte, moi qui avais peur de tout !
Et aujourd’hui, bien que la route soit loin d’être finie, à l’aube de mes 36 ans, je mesure le chemin parcouru…
Contexte – petit retour en arrière…
Il y a 5 ans (oui, déjà), après une réorientation professionnelle et la reprise de mes études, j’obtiens le diplôme d’infographiste à l’école SupCréa de Grenoble.
S’ensuit une année de recherche d’emploi en agence un peu partout ou presque (Paris, Lyon, Valence, Chambéry, etc). Et c’est toujours la même rengaine : « votre profil nous intéresse, mais on a besoins de quelqu’un opérationnel de suite, donc qui a déjà de l’expérience. »
La question à 10 000 $ est :
Comment je fais pour avoir de l’expérience si personne ne m’embauche ?
Bref ! J’en parle autour de moi, et la suggestion qui revient régulièrement, c’est : « Mets-toi à ton compte, comme ça tu te forges une expérience, et tu arriveras plus facilement à trouver du boulot en agence. »
Doutes et questionnements
Me lancer à mon compte… ?
Moi ! En freelance ?!?
Non mais ça va pas bien ?!
Je veux un poste en salariat avec un salaire qui tombe tous les mois ! Je ne veux pas d’un métier où je dois courir après le client pour pouvoir manger et payer mon loyer !
Et d’ailleurs, on les trouve comment les clients ?
Le démarchage ? Ah non
Pour moi, être à son compte, c’était synonyme d’insécurité, de salaire/ressources incertain.e.s. Ma mère est à son compte dans la coiffure, j’avais une bonne idée des galères à traverser.
Trouver des clients, démarcher, aller au devant des autres, c’était impensable pour moi qui suis d’une timidité maladive, et sans parler de tout le dédale administratif pour créer et immatriculer son entreprise.
Alors prendre le téléphone pour vendre des services que je maîtrise à peine puisque je quitte l’école…. C’était une montagne d’impossibilité, je ne me sentais pas légitime, d’autant plus que le téléphone me terrifie (bah, chacun sa croix) !
Bon, vous l’avez compris, ce n’est pas gagné !
Seulement voilà, je suis également quelqu’un de pragmatique, et je vois bien que je suis dans une impasse. Donc l’idée commence à faire son chemin et je me renseigne sur les solutions existantes. Je participe à une demi-journée de formation à la chambre des Métiers concernant les différents statuts, et je me perds dans les explications fournies.
Un jour, une amie me parle d’un événement qui se déroule à l’Actipôle de Virignin, sur les nouvelles technologies, l’impression 3D, la programmation informatique, etc. Sur place, je fais la rencontre d’Alexandre Duval, représentant de la SCOOP Ain geste d’Avenir. Le principe a l’air intéressant et je participe à la réunion d’information qui a lieu le mois suivant.
Soudain, un monde nouveau s’ouvre à moi…
Sauter le pas
Lors de cette réunion d’information, je découvre le système des couveuses d’entreprises pour aider les porteurs de projet à se lancer.
Je commence donc sérieusement à me renseigner autour de moi en termes de pépinières d’entreprises, mais également de portage salarial, solution que j’écarte assez rapidement, car peut adapté à ma situation. Néanmoins, l’idée de pouvoir être salarié tout en étant freelance reste dans un coin de ma tête.
Très rapidement, deux organismes restent en lice après avoir fait un tour d’horizon :
_ la Batisse, située à Virignin (Ain)
_ Esprit d’entreprendre, basé à Chambéry (Savoie).
S’ensuit un échange de mails des plus productif, où je demande les mêmes infos aux deux organismes, puis je compare les réponses, je regarde les contrats types que l’on me fournit, essaie de lever les lièvres cachés… Bref ! Cela dure à peu près 6 mois (oui, je sais, je suis longue à la détente) !
Lancement
C’est la Batisse qui remporte mon adhésion ! Notamment parce qu’elle propose de passer d’un CAPE (Contrat d’Appuis au Projet d’entreprise), à un CESA (Contrat Entrepreneur Salariat Associé), ce qui me permet d’être salariée de ma propre entreprise.
Concrètement, cela signifie que je paie des charges salariales et patronales (et hop ! Au revoir à 50% de mon CA), mais la contrepartie, c’est que je suis salariée, donc je cotise pour le chômage, pour la retraite (si un jour, j’en ai une), j’ai des congés payés… Et le jour où je ne fais plus suffisamment de chiffre d’affaires, et bien, on repasse en CAPE.
En janvier 2019, je signe donc mon CAPE, et me lance dans un domaine de compétence pour lequel je n’ai aucun réseau…
En septembre 2018, histoire d’assurer mes arrières, j’avais trouvé en CDI de 28 h/semaine en reprographie sur Chambéry, ce qui reste dans mon domaine d’expertise, voire le complète.
Par ailleurs, cet emploi me permet de voir ce qu’il faut faire ou pas en matière de gestion d’entreprise, de tarification, de gestion de devis, entre autre.
Mon premier objectif, lors de mon lancement, fut de me créer un réseau, de me faire connaître. Et pour cela, il n’y a pas 36 solutions, celle qui convient le mieux étant les soirées réseau.
Eh bien comme on dit : « Y a plus qu’à ! », c’est parti mon Kiki !
Aujourd’hui
Aujourd’hui, je suis toujours reprographe 28 h/semaine, mais j’ai également une trentaine de clients satisfaits dont certains refont régulièrement appel à moi.
Je suis par ailleurs devenue formatrice en distanciel pour Aves Formation (Saint-Etienne). J’enseigne les logiciels de PAO (Photoshop, InDesign et Illustrator).
Ma clientèle a évoluée du créateur d’entreprise à la TPE, voir à des établissements plus institutionnels tels que les mairies.
Je continue d’aller en soirée réseau, parce que parler aux gens « en vrai », c’est plus sympa que du phoning ou de l’emailing. Je suis membre du réseau Happy bizz, ce qui m’a permis de concrétiser une belle collaboration avec l’atelier Fab.
Je remercie tous mes clients de m’avoir fait et de continuer à me faire confiance, de m’avoir permis de progresser et de prendre chaque jour un peu plus confiance en moi !
Voici un petit résumé en images :